CFP: Le livre et les techniques avant le XXe siècle.

CFP: Le livre et les techniques avant le XXe siècle. À l’échelle du monde.

18-19-20 juin 2014, à Paris: Conservatoire national des arts et métiers, Cité des Sciences et de l’Industrie, Ecole des Ponts ParisTech, Collège de France

Comité d’organisation : Thérèse Charmasson (CRHST-Universciences), Konstantinos Chatzis (LATTS/ENPC-UMLV-CNRS), Isabelle Gautheron (ENPC), Liliane Hilaire-Pérez (Univ. P7-ICT/EHESS-CAK), Soline Lau-Suchet (BULAC), Catherine Masteau (ENPC), Emmanuelle Minault-Richomme (Cnam-Service commun de la documentation), Valérie Nègre (ENSAPLV-AUSser), Allan Potofsky (Univ. P7-LARCA), Delphine Spicq (Collège de France-Bibliothèque IHEC), Koen Vermeir (SPHERE CNRS/Univ. P7).

Institutions partenaires : Bibliothèque du Conservatoire national des arts et métiers, Bibliothèque de l’Ecole des Ponts ParisTech (ENPC), Centre Alexandre Koyré (CNRS/EHESS), Centre Maurice Halbwachs (CNRS-EHESS), CRHST Cité des Sciences et de l’Industrie, Institut des hautes études chinoises du Collège de France, Ecole nationale supérieure d’Architecture Paris La Villette, Identités-Cultures-Territoires ICT (Univ. P7), INALCO (BULAC), Laboratoire de Recherche sur les Cultures Anglophones LARCA (Univ. P7), Laboratoire SPHERE (CNRS/Univ. P7), Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (ENPS-UMLV-CNRS), UMR AUSser (CNRS/Université Paris-Est).

Présentation:

L’histoire du livre technique constitue un champ neuf et peu développé, reflétant la place marginale que l’histoire des techniques occupe au sein de l’histoire générale. Il suffit pourtant de penser aux Descriptions des arts et métiers, commandées au plus haut sommet de l’État sous l’Ancien Régime, aux manuels de fonctionnaires circulant dans tout l’Empire chinois, aux multiples traités qui ont formé des générations d’ingénieurs ou encore aux guides techniques destinés à améliorer les pratiques des artisans et des agriculteurs. On comprend alors aisément qu’il s’agit d’un genre de littérature extrêmement riche, à caractère universel et faisant l’objet de circulations intenses entre les différentes parties du globe.

L’objet de ce colloque est à la fois de combler une lacune du champ historique et d’interroger les relations entre l’économie du livre et le monde de la technique afin d’analyser la catégorie du livre technique à travers ses formes, ses fonctions, ses modes de diffusion et d’appropriation, avant le XXe siècle.

L’un des apports les plus évidents des enquêtes sur la littérature technique est l’ouverture des catégories, tant le rapport à la pratique et à l’action fait éclater les typologies établies. À côté de productions spécifiques – réductions en art, modes d’emploi, brochures commerciales –, on retrouve des formes partagées avec d’autres ordres de savoirs – cours édités, manuels, lithographies, ronéotypes, traités, dictionnaires, encyclopédies, revues, récits de voyage… Cette diversité des productions invite à analyser le rôle de ces publications dans la production éditoriale générale ainsi que leur rapport à l’objet livre à travers leur impact sur les formes et les contenus.

Quelle est la fonction de ces publications dans l’ordre des savoirs ? Qui en sont les acteurs ? Quels sont les modes d’action qui les conduisent à formaliser leurs pratiques pour les transcrire et les diffuser ? Pourquoi rendre publics des savoirs techniques et passer à un support de diffusion large, à la recherche des lectorats ? Quelles sont les conditions de production et de diffusion de ces publications ? Quelle réception et quels publics trouvent elles ? Autant de questionnements auxquels ce colloque cherchera à répondre.

Les contributions se limiteront aux périodes antérieures au xxe siècle, sans limitation géographique, et porteront, de préférence, sur l’un des quatre thèmes suivants:

  • Les livres techniques et les savoirs d’action, entre intentions et usages. Ce thème recouvre deux entrées : l’analyse des illustrations comme véhicule de savoir, soit le lien intrinsèque entre l’image, la « technologie » et, plus généralement, la codification des savoirs pratiques. D’autre part, si l’on connaît les ressorts de la formalisation des pratiques, grâce aux études sur les « réductions en art » et, plus largement, la littérature prescriptive, y compris les secrets et recettes, peut-on analyser ses impacts, par exemple ceux des manuels : quels en sont les usages par les professionnels dont ils sont censés faciliter les choix techniques?
  • Les marchés et les acteurs. Le but est à la fois de cerner la multiplicité et la coordination des acteurs impliqués dans l’économie du livre technique et d’approfondir l’étude de la littérature technique commerciale. Le thème ouvre aussi bien sur l’étude des auteurs et notamment des praticiens, de leur statut d’auteur, de leurs associations avec des lettrés, que sur le thème des publics de la technique et des usages consuméristes. Il comprend aussi les interrogations sur la publication des techniques, sur l’écrit comme protection, sur la place du livre dans l’économie de l’invention et les stratégies des entrepreneurs.
  • Livres techniques et enseignement : le thème concerne la naissance des cours imprimés sous formes de traités, la politique des écoles, la constitution de bibliothèques dans les écoles d’ingénieurs et autres établissements techniques, le destin des manuels (entre cours manuscrits, lithographiés, xylographiés, édités, réédités avec des corpus de notes parfois conséquents). Plusieurs questions se posent, qu’il s’agisse des circulations internationales d’ouvrages et de la chronologie de l’ouverture des bibliothèques aux livres en langues étrangères ou bien des évolutions communes aux manuels d’autres disciplines, par exemple la disparition du nom de l’auteur pour certains ouvrages alors que d’autres seront identifiés pendant des générations par son éponyme.
  • Les livres techniques : gammes, réseaux, déclinaisons: il s’agit d’analyser les rapports (de concurrence, de complémentarité, d’imitation…) qu’a noués le livre technique avec d’autres formes de l’écrit technique comme le manuscrit, le périodique technique, le livre d’ornement, etc. L’objet est également d’interroger les motifs et les raisons des déclinaisons, des variations et de la multiplicité des formes des livres techniques. La proximité de certains livres techniques avec les livres d’ornement et les recueils luxueux pose en particulier la question de l’intrication entre des catégories (de livres) et des domaines (l’art, pris dans l’acception moderne et la technique) généralement distingués par les historiens.

Les propositions d’articles (titre et résumé accompagnés d’un CV) doivent parvenir à l’adresse suivante, avant le 15 octobre 2013: livreettechniques@gmail.com.

 

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